Toulouse : Une mère de famille tente de mettre fin à ses jours au Centre de Rétention de Cornebarrieu
Communiqué Cimade
Une mère de famille tente de mettre fin à ses
jours au Centre de Rétention de Cornebarrieu
La famille
Yilmaz, un couple et leur fille Olivia (1 ans), kurdes de Turquie, est arrivée
en France le 9 mai 2005.
M. Yilmaz,
militant pour les droits de l´homme et membre du parti kurde HADEP (devenu
DEHAP), a été arrêté à maintes reprises, torturé, et jugé. Fonctionnaire à la
faculté d´Ankara, M. Yilmaz a été licencié du fait de ses activités politiques.
L´engagement actif de sa soeur au PKK jusqu´à sa mort en 1990 motive les
persécutions sur la famille. Son père est régulièrement menacé. Cinq de ses
frères ont obtenu le statut de réfugiés en Grande Bretagne. Mme Yilmaz n´a aucun
contact avec ses parents restés à Istambul ; sa tante a le statut de réfugié
depuis 1998, elle vit à Strasbourg.
M. et Mme
Yilmaz ont demandé le statut de réfugié à l´OFPRA qui a refusé (31/08/06) pour
des problèmes de traduction : en effet le compte rendu du procès de M. Yilmaz a
été mal traduit par le greffier, puis une version corrigée à été adressée, mais
la méfiance des instances françaises étaient alors ancrée. La commission des
recours a également rejetée leur demande. (12/04/06). Le ré-examen n´a pas
abouti faute d´éléments nouveaux ; il s´agissait pourtant de preuves de leur
avocat turque que les persécutions continuent à l´égard de la famille. Un recours à été formé auprès de la CRR et n´a pas
encore été instruit.
M. et Mme Yilmaz sont soutenus par
de nombreuses personnalités politiques et les associations de la région où ils
habitent, la Saône et Loire. (vice président du conseil régional, vice président
du conseil général, maire de Gueugnon, présidentdt de la
LDH...)
Le 9 Août
dernier un APRF leur était signifié, et quelques jours après ils sont arrêtés
puis conduits au centre de rétention de
Cornebarrieu.
M., Mme et leur enfant de 1 an sont retenus depuis 3 jours. Ces personnes qui souffraient déjà de nombreux traumatismes, violences, emprisonnement, départ précipité du pays... vont maintenant devoir attendre dans ces locaux d´être reconduits dans leur pays, ou leurs vies sont menacées. Des leur arrivée, les difficultés s´annonçaient : pas de couche, pas de lait pour le bébé. M. comme Mme Yilmaz avaient déjà rencontré des médecins car leur santé psychique est fragile.
Cet après- midi, après deux jours de
rétention, Mme Yilmaz, a bout de nerf, craque : elle fait une tentative de
suicide. Elle est évacuée par les urgences et amenée à l´hôpital de Purpan. Elle
doit y passer la nuit, puis être rencontrée par les médecins psychiatres.
Son
mari reste en rétention avec la petite. Il se présentera seul à l´audience
devant le Juge des Libertés et de la Détention demain, vendredi 1er
septembre à 10h.
Cette
audience est publique
et se tient dans la salle destinée à cet effet, dans l´enceinte même du Centre
de rétention. Nous appelons toutes celles et tous ceux qui le peuvent à vernir
assister M. Yilmaz dans cette étape importante de la procédure de
reconduite.